« Contre »
J’ai conscience que ma page perso prend de temps à autres une allure de Blog de destruction massive. Je tire, sans distinction aucune, sur tout et n’importe quoi. Je reviendrai à des propos plus rassembleurs après ceci : « qu’est-ce qu’être Français ? », se demande-t-on à longueur de colonnes et de best-sellers. Ma foi, je n’en sais bien rien, mais le « Frenchy » se dévoile tout de même un peu dans le texte. Quand on est Français, on l’est jusqu’au bout des mots. Comme le mot « contre ».
Un Français n’est jamais pour ; il est toujours CONTRE. La mondialisation ? Le cheminot est CONTRE. Le maçon letton ? Le villiériste est CONTRE. L’Europe fédérale ? Le communiste est CONTRE. L’Inde, la Chine, Israël et les Américains ? Le politiquement correct dit qu’il faut être CONTRE. La compétition, la concurrence ? Encore CONTRE. L’immigration, la discrimination positive ? Même les immigrés sont CONTRE (vraie expérience vécue au cours d’un reportage en Seine St Denis). On ne peut pas être contre le « contrement » correct. On ne lui demande même pas son avis, au www.râleur/hurleur/grogneur/rouspéteur/tapageur.fr de Franchouillard de service ! Mais là n’est pas le problème, finalement : quoi qu’on dise, qu’on fasse, qu’on conjecture, qu’on invente, qu’on intente, qu’on expérimente, qu’on ose ou qu’on commette … ces veaux de Français sont évidemment CONTRE.
Chers Capharnaümbloggeurs, vous êtes-vous déjà demandé combien de fois par jour vous entendiez, sans le savoir, le mot « contre » ? La PMAF est « contre l'élevage industriel des poulets », Greenpeace « contre les baleiniers japonais », la société française de cardiologie « contre l’hypertension artérielle », Ni Putes Ni Soumises « contre le machisme et les violences masculines », l’union syndicale Solidaires « contre les fonds de pension », la WWF en lutte « contre les menaces qui pèsent sur la Grande barrière de corail », la fondation 30 millions d’amis « contre l’utilisation de fourrures de chiens et de chats » et la ville de Bourges « en lutte contre les déjections canines abandonnées ». J’ai même déniché un « comité de lutte contre le langage SMS et les fautes volontaires ». C’est pour dire !
Tout cela me rappelle une réplique de Valérie Lemercier dans un de ses one-man-show : « Ce que je pense du SIDA, moi ? Je suis contre ! »